Les 5 principaux clichés sur les alarmes intrusion
Les Alarmes Intrusion, qu’elles soient filaires ou radio, nous sont utiles pour la sécurité de nos biens et nos collaborateurs. Leur rôle est d’alerter grâce à leur signal, en cas de détection d’entrée suspecte dans un bâtiment ou une zone particulière protégée.
Néanmoins, toutes les informations à son sujet ne sont pas toujours claires…
Quelles sont les 5 principales idées reçues sur l’alarme intrusion ?
1. L’alarme intrusion peut-elle contacter les forces de l’ordre ?
La réponse est non…
La réponse est non. Le rôle principal d’une alarme intrusion est d’alerter les exploitants ou la télésurveillance (si contrat il y a) en cas de pénétration de personnes suspectes à l’intérieur d’un bâtiment, ou dans une zone sécurisée. En aucun cas, l’alarme intrusion n’émet d’appel ou de signal aux forces de l’ordre en cas de déclenchement.
La règles est simple et définie par la loi afin d’éviter d’interpeller la Police ou la Gendarmerie sans réelle justification. Une « levée de doute » s’effectue au déclenchement de l’alerte (fait par vidéosurveillance), avant de contacter les forces de l’ordre.
Levée de doute
La levée de doute correspond à la vérification d’une éventuelle pénétration. Les sociétés de télésurveillance ont pour rôle de constater ou non une intrusion par des preuves auditives ou visuelles. Si la levée de doute est difficile, les télésurveilleurs doivent impérativement contacter leur client afin de recueillir suffisamment d’informations pour contrôler la situation.
Il existe des exceptions pour certains types d’établissements bénéficiant d’un accord avec les autorités. La Police peut être contactée directement au déclenchement d’une alerte : entreprises de stockage de métaux, banques, GMS…
Qui contacte la Police ou la Gendarmerie ?
Du fait de leur capacité à identifier l’événement, seules les sociétés de télésurveillance peuvent contacter la Police si nécessaire (sauf cas particulier). Les opérateurs sont directement aptes à fournir des preuves tangibles en réalisant la levée de doute. A noter qu’en cas d’appel injustifié, selon l’article L.613-6 du Code de la Sécurité Intérieure, ceux-ci peuvent encourir une amende de 450 euros, pour un appel injustifié pour un délit impliquant des biens meubles ou immeubles. Pour les atteintes aux personnes, il faut immédiatement contacter les autorités.
Alternative existante
Il existe des Centres d’Appel d’Urgence Privé, pouvant être contactés en cas de déclenchement d’alarme en appuyant directement sur un bouton relié au centre.
2. peut-on brouiller les ondes d’une alarme radio ?
Techniquement, oui…
Techniquement (et malheureusement) il est bel et bien possible de brouiller les ondes d’une alarme intrusion radio. Comme son nom l’indique, son fonctionnement s’établit grâce à liaison radio hertzienne, qui fait le lien entre les détecteurs et la centrale.
De ce fait, il est factuellement réalisable de brouiller cette connexion, qui empêche l’alarme de recevoir les signaux émis par les capteurs ou la connexion entre l’alarme et la centrale de télésurveillance.
En France, il est illégal d’utiliser et de commercialiser un brouilleur d’ondes, sous peine de 6 mois d’emprisonnement et une amende de 30 000 euros. Seuls les professionnels peuvent utiliser ce type d’appareil dans le cadre de leurs activités, mais cela reste dans des circonstances très précises et encadrées. Elles concernent d’ailleurs le brouillage de réseaux téléphoniques et non d’alarmes intrusion :
- Dans les services de Police ou de Renseignements.
- Dans les établissements pénitentiaires.
- Dans les salles de spectacle, de cinéma, de théâtre (pour éviter les sonneries intempestives).
Prévenir le risque de brouillage
Les nouvelles technologies nous servent une fois de plus dans la sécurisation et l’efficacité de nos alarmes intrusion. Les systèmes d’alarme radio disposent aujourd’hui d’un niveau de résistance aux tentatives de brouillage sûr et certifié par la norme NF-A2P. Ils sont dorénavant capables de distinguer une tentative de neutralisation et la signaler à la centrale d’alarme NF-A2P.
En outre, pour contourner les tentatives de brouillage, nous vous conseillons de dissimuler votre système d’alarme, de manière à ce qu’il ne soit pas visible du grand public. Les individus seront moins tentés à troubler votre réseau.
Si l’emplacement de votre alarme est inévitablement visible, vous pouvez également ajouter des câbles (non fonctionnels) autour de celle-ci, pour laisser croire qu’il s’agit d’une alarme filaire. Bien que moins esthétique, cette solution est parfois dissuasive pour les cambrioleurs.
3. l’alarme intrusion ne peut pas être reliée à un SSI ?
En fait, si…
Votre système d’alarme intrusion peut être relié à votre Système de Sécurité Incendie (SSI). Cette information est souvent controversée car les alarmes intrusion et les SSI doivent respecter différentes normes, du fait de leurs diverses fonctionnalités. En réalité, il est effectivement possible de réunir sureté et sécurité.
La réglementation
Pour protéger votre bâtiment avec l’ensemble de vos équipements, assurez-vous du respect des règles de la norme NFS 32-001, afin de combiner les deux systèmes de sécurité à bon escient. Cette norme prévoit notamment les règles quant aux diffuseurs sonores de ces appareils.
Par ailleurs, l’installation de ces deux systèmes doit être effectuée par un professionnel pour vérifier la bonne coordination, la compatibilité du matériel et la bonne sécurisation du bâtiment.
Depuis décembre 2022
Vous pouvez également de manière conforme, relier votre Système de Sécurité Incendie au Système d’Alarme Menace qui concerne plus précisément les attentats, vols à main armée, émeutes…
La norme NFS 61-942 précise le processus de diffusion d’alerte du système menace (par exemple, le signal de l’alarme attentat doit être totalement distinct de celui de l’alarme incendie…).
Pour conclure, d’un point de vue technique et/ou réglementaire, il est tout à fait possible de concilier ces deux fonctions de protection !
4. l’alarme intrusion s’arrête en cas de COUPURE de courant ?
En principe non…
En principe, les alarmes intrusions avec ou sans fil ne doivent pas s’interrompre en cas de coupures. Elles sont conçues avec une bonne autonomie et sont capables de fonctionner sans courant pendant plusieurs jours.
Et avant toute action, voici les premières choses à vérifier en cas de coupure :
- S’il s’agit d’une coupure générale ou individuelle.
- Si la position de l’alarme est sur marche/arrêt.
- Contacter un professionnel s’il s’agit de coupures répétitives.
Les modèles d’alarme sans fil sont alimentés grâce à des piles et sont donc totalement indépendants de l’électricité. Il est tout de même recommandé de vérifier régulièrement l’état de charge des piles, pour vous assurer de leur fonctionnalité.
Inversement les alarmes filaires sont branchées sur courant. En conséquence, elles ne devraient plus pouvoir fonctionner. Toutefois, les alarmes intrusion filaires possèdent, pour la plupart, des batteries de secours les rendant opérationnelles même sans courant.
Dans tous les cas, qu’elle soit filaire ou radio, une alerte sera transmise à l’exploitant ou à la télésurveillance.
5. l’alarme intrusion s’arrête en cas de COUPURE internet ?
Tout dépend…
Généralement, une coupure d’électricité s’accompagne d’une perte de la connexion internet. Le véritable impact d’une coupure internet est la communication entre l’alarme et les appareils connectés (smartphone, tablettes, ordinateurs portables etc.). La transmission ne sera plus donnée. Voici quelques solutions en cas de coupure de connexion :
- Installer un onduleur qui permettra à l’alarme de rester connectée quelques heures supplémentaires.
- Equiper l’alarme d’une carte SIM pour permettre la connexion à la 4G/5G en relais à la connexion Wi-Fi.
Maintenant que nous avons abordé les principaux clichés concernant les alarmes intrusion, il est important de comprendre comment éviter les fausses alertes.
À retenir
- Les alarmes intrusion ont pour rôle de détecter les pénétrations suspectes et émettre un signal d’alerte. A ne pas confondre avec le rôle de la télésurveillance, qui surveille les lieux protégés de manière plus complète.
- Les alarmes intrusion radio sont davantage exposées aux risques de brouillage en raison de leur fonctionnement sans fil. Toutefois, elles sont désormais conçues avec des options antibrouillage.
- Il est possible de combiner sécurité incendie et sureté. Il faut simplement s’assurer du respect de la réglementation en vigueur pour cette coordination.
- Les coupures d’électricité ou d’internet n’affectent pas directement le fonctionnement des alarmes, qu’elles soient avec ou sans fil.